Christian JACCARD
La Chute des corps

Editions de l’Ariane (2007) – Les 6 combustions et peintures originales signées (cahiers et couverture), sur un thème érotique, constituent le livre et accompagnent les poèmes inédits de Tita Reut.
Toutes les couvertures sont peintes différemment et sont signées. La boîte en plexiglas a été ouvragée par Marc Butti, à Nice. François Huin a typographié les textes à la main sur les presses de la SAIG, à L’Haÿ-les-Roses, sur papier Vélin d’Arches 300g, en Permanent corps 12. 28 exemplaires + 2 H.C. réservés aux collaborateurs, tous signés au colophon par l’auteur et par l’artiste.

G6

Christian JACCARD | La Chute des corps

C’est une colère de muscles
et de draps
Les plis sont des hayons
par où tu entres
ta crinière de doigts (…)
Et nous militons
sur la bannière rouge
d’un drap sexuel

Tita Reut

 

G4 G5 G3 G2

 

L’œuvre de Christian Jaccard n’évoque pas seulement le travail de la main, le mouvement obsessionnel et la torsion des doigts (quand il noue), mais aussi la peau elle-même, quand elle porte ces coutures particulières que sont les tracés de la mèche lente accomplissant son destin de combustion.

Car l’œuvre de l’artiste se révèle à travers deux types de procédures : l’assemblage par ligatures, et la mise en forme, en couleurs et en rythme par le feu.

Dans le premier cas, ses stratégies de composition par le chanvre donnent à voir un accomplissement quasi archaïque de l’élaboration manuelle : les pièges que l’homme inventa, dès les origines, pour chasser, pêcher, tisser… Les paramètres d’une survie. Mais Christian Jaccard en tire une succession de greffes et d’outils qui se complexifient en projets de vie sociale jusqu’au monumental, de sorte que les objets qu’il crée excèdent le cadre fonctionnel pour cerner à la fois le concept (le temps qui s’écoule dans cette métamorphose) et l’art qui accrédite la transmutation de la nécessité en question, en contemplation.