Matthew TYSON
(a)vers

(a)vers, poème inédit de Tita Reut a été écrit à partir des peintures et des déchirures originales de Matthew Tyson. Les textes ont été composés par Matthew Tyson et achevés d’imprimer sur les presses typographiques de Imprints à Piégros la Clastre pour le compte des Editions de l’Ariane, le 21 janvier 2011. Chaque livre est une pièce unique et est constitué de 15 peintures acryliques Lascaux et 8 fentes réversibles réalisées par l’artiste. 25 exemplaires, numérotés et signés au colophon par l’auteur et par l’artiste constituent l’édition originale.

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Matthew Tyson | (a)vers 

1/ Fut l’éclair dans le microévénement d’une page Fouet d’une masse
2/ Faille fige la flore indistincte Forme autonome étalonnée
3/ Réactions réversibles par capillarité Interrompu l’arrachement identifie
4/ Fente de couleur : une parturition engendre la côte féminine
5/ Flottage blanc Les bords perméables introduisent en lampe les lithophanies
6/ Un souffle décolle la nuit mauve et introduit la profondeur
7/ A cours d’étincelle la déchirure dramatise la demi-teinte
8 & 9 / Un trait intensifie l’uniforme La fêlure confirme les unités possibles et leur fragilité Diplomatie du poreux…

Tita REUT

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Dire de l’œuvre peint de Matthew Tyson qu’il est abstrait en donnerait un résumé trop contraint. Car, sous son minimalisme premier, il inclut une recherche de couleurs et d’oppositions complémentaires qui font un aller-retour constant entre la référence à la lumière telle qu’elle circule et fait bouger le paysage, et les concepts de division et d’harmonie..

« Mon travail concerne l’immensité de la nature, écrit-il, ainsi que la peur que celle ci engendre couramment, sans jamais, néanmoins, constituer une menace. La vie et la mort sont entraînées dans un tourbillon délirant auquel seules les contraintes douteuses du langage, traces et marques, donnent un ancrage. Le problème concerne toujours la représentation, par exemple, d’un paysage trop demesuré pour être peint ou dessiné dans l’infinité de sa richesse de détails, ce que même la technologie la plus sophistiquée ne saurait réaliser. La lumière parcourant le versant d’une colline et la perception qu’elle engendre doivent conjointement et simultanément être prises en compte ». 

Une circulation inattendue trouve sa place et lie les divers éléments, formes et couleurs. Il n’y a pas de rupture, mais une pensée de la déchirure propre à interroger les notions de permanence et de capillarité. Une idée du lien et le recul sur la récurrence de l’éphémère trouvent ici leur expression juste nécessaire.